7 octobre 2023 : Israël, le retour de l’horreur
Les évènements abominables du samedi 7 octobre 2023, actes d’une barbarie inhumaine, poussent aujourd’hui les autorités européennes à « revoir les packages d’aides allouées à l’autorité palestinienne », dont on se demande si elles ont bien été intégralement utilisées aux fins prévues.
C’est la même attitude que celle adoptée lors de la crise politique, lors du putsch intervenu dernièrement au Niger. Des sanctions financières qui, in fine, pénaliseraient les populations innocentes, sans pour autant amener de solution de fond à des problèmes qu’il faudrait identifier ou plutôt accepter de nommer : la misère, la désespérance de populations qui se sentent oubliées, abandonnées. Qui n’ont pas de perspectives d’avenir.
Le conflit israélo-palestinien dure depuis 1948. Il occasionne périodiquement des crises de haute intensité, alternant sans cesse entre espoir et désespoir pour des populations qui ne se reconnaissent pas. Pire, qui dans le chef des extrémistes du Hamas, dénient aux juifs le droit de vivre ! Il ne s’agit plus, ce 7 octobre, d’une question politique de revendication de territoires, mais d’un véritable pogrom. Les israéliens, mais aussi tous les humanistes, se voient ramenés à l’époque de la Shoah, par la barbarie des actes commis par la branche armée du Hamas.
Mais si le Hamas « contrôle » aujourd’hui politiquement la bande de Gaza, alors que probablement une bonne part de la population ne cautionne pas les exactions commises, c’est bien parce que plus de deux millions d’êtres humains y sont privés de tout espoir d’une vie meilleure, en particulier les plus jeunes. La misère appelle le désespoir, le désespoir conduit à la colère, la colère mène à la révolte, la révolte attisée par le fanatisme provoque la violence extrême…
Ce 13 octobre, Madame la présidente de la Commission européenne rencontrait le Premier Ministre israélien, elle a prononcé la déclaration suivante :
« J’étais aujourd’hui à Kfar Azza. Ce que j’ai vu et entendu me brise le cœur. Le sang des gens tués dans leur sommeil. Les histoires d’innocents brûlés vifs ou massacrés dans leurs maisons. Les parents cachent leurs nouveau-nés avant d’affronter les terroristes. Des enfants et des personnes âgées arrachés à leur famille et pris en otage, même des survivants de l’Holocauste. Plus de 1 300 êtres humains ont été assassinés par des terroristes barbares du Hamas luttant contre Israël.
Ils visent à éradiquer la vie juive de la terre, et ils ont agi. C’est l’attaque la plus odieuse contre les Juifs depuis l’Holocauste. Nous pensions que cela ne pourrait plus jamais se reproduire, mais c’est ce qui s’est passé. Face à cette tragédie indescriptible, il n’y a qu’une seule réponse possible : l’Europe se tient aux côtés d’Israël. Et Israël a le droit de se défendre. En fait, il a le devoir de défendre son peuple. Et nous devons appeler par leur nom les atrocités commises par le Hamas. C’est du terrorisme. C’est un acte de guerre. Rien ne peut justifier ce que le Hamas a fait. Le moment est venu d’être solidaires d’Israël et de son peuple. Et c’est pourquoi je suis ici.
Permettez-moi également d’être très claire sur le fait que le Hamas est seul responsable de ce qui se passe. Les actes du Hamas n’ont rien à voir avec l’aspiration légitime du peuple palestinien. Au contraire, l’horreur que le Hamas a déclenchée ne fait qu’apporter plus de souffrances aux Palestiniens innocents. Ils sont également menacés. Les actions méprisables du Hamas sont la marque des terroristes. Et je sais que la façon dont Israël réagira montrera que c’est une démocratie.
Ces derniers jours, j’ai également été en contact avec le roi Abdallah de Jordanie et le président El-Sissi d’Égypte. L’Europe continuera d’œuvrer pour un Moyen-Orient pacifique et intégré. Nous savons que les actions du Hamas risquent d’affecter le rapprochement historique entre Israël et ses voisins arabes. Et nous devrions observer de très près ceux qui ont tout à gagner d’un conflit qui se perpétue au Moyen-Orient, comme l’Iran et la Russie. Le moment est donc venu de travailler encore plus étroitement avec Israël et avec les pays de la région pour la stabilité et contre le terrorisme.
Enfin, les communautés juives du monde entier sont également profondément touchées, y compris en Europe. Les incidents antisémites sont à nouveau en augmentation. Et c’est inacceptable. Nous sommes profondément préoccupés par la propagation des discours de haine en ligne et des fausses nouvelles, qui prolifèrent à une vitesse inquiétante et sont même difficiles à suivre. Nous sommes déjà en contact avec les plateformes de médias sociaux pour leur rappeler leurs obligations. Il n’y a pas de place et de tolérance zéro pour la haine en Europe, en ligne et hors ligne, contre qui que ce soit. Au cours des dernières années, l’Union européenne a placé la lutte contre l’antisémitisme et la promotion de la vie juive en Europe au cœur de notre action comme jamais auparavant. C’est le moment pour nous tous de nous serrer les coudes. ».
Oui Madame la Présidente de la Commission, aujourd’hui Israël est victime d’une horreur sans nom, l’existence même du peuple juif est contestée par le Hamas, et nous devons tous soutenir ce pays contre l’agression subie, comme nous soutenons l’Ukraine dans son combat contre la Russie.
Oui, la réaction doit être proportionnée et ne pas tourner à la vengeance aveugle, ce qui est le piège tendu par le Hamas. Le déluge de feu qui s’abat aujourd’hui sur la bande de Gaza tue aussi bien des palestiniens innocents que des soutiens du Hamas, que des humanitaires. Ce qui mènera à de nouvelles haines à l’égard d’Israël, à de nouvelles agressions à l’encontre des juifs d’Israël et de partout ailleurs dans le monde, dans un incessant retour de la violence…
Difficile si pas impossible équation entre le droit pour Israël de se défendre lorsque son existence elle-même est remise en question, et le respect du droit de la guerre dans le cadre d’une lutte à mort contre la structure armée du Hamas, qui trouve à s’abriter au plus profond de la population palestinienne. Chaque jour qui passe ajoute les morts aux morts, et les vies israéliennes et palestiniennes ont pour nous Francs-maçons la même valeur. Chaque jour qui passe éloigne la perspective de l’apaisement et du vivre ensemble.
Depuis des décennies, l’Union européenne est un des plus importants soutien financier au développement de la Palestine, en ce compris plusieurs programmes d’aide spécifiques ou le paiement des salaires des enseignants ou fonctionnaires dans la bande de Gaza. Depuis 1971, plus de 5 milliards d’euros lui ont ainsi été alloués sur divers postes budgétaires européens. En Palestine, on dit de l’Union : « U.E is the Payer, not the Player”, ce qui résume cruellement l’inefficience, l’absence de l’Europe sur la scène politique au Moyen Orient.
Si l’Europe veut réellement y jouer un rôle, elle détient un des leviers les plus puissants : d’une part, l’Union est le premier marché pour l’économie , d’autre part, comme dit précédemment, elle est le premier contributeur financier pour les palestiniens. A elle donc de se positionner clairement, pour enfin être « The Payer and the Player », pour être à même de contraindre les belligérants à s’assoir à la table des négociations. Pour les contraindre à investir dans les valeurs humanistes qu’elle dit promouvoir et qui nous sont si chères : Liberté, Egalité et Fraternité.
Le 2 novembre 2023. Le Président de l’Alliance Maçonnique Européenne. Henry Charpentier