DROITS DE L’HOMME
Dans une société européenne de plus en plus multiethnique, il devient nécessaire d’aborder le problème de la citoyenneté contemporaine, en comparant la pensée individualiste avec la pensée communautaire.
On peut voir émerger en particulier la nécessité d’une nouvelle combinaison entre le particulier et l’universel, soutenue par le principe de responsabilité qui combine la généralité des valeurs communes avec la particularité de l’appartenance mutuelle.
La perspective moderne a, pour ainsi dire, le tort d’inverser la relation entre les droits et les devoirs et de libérer l’individu de sa dépendance envers la politique.
Le citoyen, même dans un système politique qui se définit comme démocratique, vit dans une position antithétique par rapport au pouvoir politique et il risque d’être réduit de manière univoque aux pires formes de l’individualisme possessif.
La perspective contemporaine entretient, en général, une relation problématique avec le sujet: qu'il soit étranger, résident permanent ou citoyen.
On identifie comme essentiel l’appel à un espace juridique européen.
Cela s'applique aussi bien quand il s'agit de souligner la nouvelle dimension globale des problèmes et la réorganisation de l'espace, que lorsqu’on s'interroge sur l'existence et l'avenir de l'homme, ainsi que lorsqu'on se demande ce qu'est l'Europe et quelle est sa dimension constitutive.
L'A.M.E. (Alliance Maçonnique Européenne), soutient toujours, dans le cadre de la défense des droits, la nécessité de suggérer aux institutions, les moyens les plus appropriés pour obtenir l'amélioration et le progrès de l'humanité de façon harmonieuse.
En parcourant le droit, nous rencontrons deux tentations réductionnistes qui sont responsables d’une lecture peu attentive aussi bien du droit que de l’État; une lecture qui, en effet, ne tient pas compte du sens et de la richesse du phénomène juridique et qui complique à tel point la relation droit/politique à nous faire considérer comme insoluble la dialectique citoyen/institutions.
Un thème d’une extrême importance juridique au sein de l’Union européenne est la loi sur l’Intelligence Artificielle.
La Loi sur l’Intelligence Artificielle est le premier texte législatif sur l’IA. Elle se base sur la classification des risques relatifs aux droits humains fondamentaux.
Le texte distingue quatre catégories de risque: la majorité des systèmes d’IA sont classés comme «à faible risque».
Cette catégorie bénéficie d’un passe-droit et de l'absence d'obligations spécifiques. Il existe ensuite les systèmes «à haut risque», qui sont soumis à des obligations spécifiques.
En revanche, les systèmes « présentant un risque inacceptable » sont interdits.
Il existe en outre un «risque spécifique de transparence»: il concerne par exemple les « deepfake » (qu’il faudra divulguer).
Parmi les questions clés figurent les «modèles de base»: des modèles qui traitent de grandes masses de données. La législation prévoit un schéma à deux niveaux.
Si les modèles sont à fort impact (premier niveau), comme le GPT-4, et que cela dépend de la puissance de calcul, une évaluation ex-ante de la part des développeurs de la nouvelle technologie de cybersécurité, de la transparence et un partage de la documentation technique sont nécessaires avant d'entrer sur le marché.
S'ils n'ont pas un fort impact (deuxième niveau), on prévoira alors des obligations de transparence lors de leur entrée sur le marché européen.
La reconnaissance biométrique. La loi n'autorise la reconnaissance biométrique (par exemple faciale) que dans certains cas: recherches ciblées de victimes (enlèvement, exploitation sexuelle) prévention d'une menace terroriste ou localisation d'une personne soupçonnée d'avoir commis des crimes précis (notamment le terrorisme, le trafic d’êtres humains, un meurtre, un viol).
Les pratiques interdites incluent les systèmes de catégorisation biométrique qui utilisent des caractéristiques sensibles, telles que les convictions politiques, religieuses et la race, ou l'IA utilisée pour exploiter les vulnérabilités des personnes.
Systèmes à haut risque. L'accord comprend une série d'obligations pour les systèmes d'intelligence artificielle à haut risque: les obligations vont de l'évaluation du modèle à l'atténuation des risques systémiques, en passant par la protection de la cybersécurité.
Cependant, les systèmes Al présentant un «niveau de risque inacceptable» sont totalement interdits: ceux qui représentent une menace évidente pour les droits de l'homme. Cela inclut les systèmes qui manipulent le comportement humain, tels que les jeux qui encouragent les comportements dangereux chez les mineurs.
Les systèmes permettant une «notation sociale» de la part des entreprises et des Gouvernements sont également interdits.
Jusqu’à quel point l’intelligence artificielle modifiera-t-elle de nombreuses tâches actuellement effectuées manuellement par les humains?
L'A.M.E. met l’accent sur les risques et la discipline de cette nouvelle législation européenne globale, notamment pour la protection des droits fondamentaux qui constituent le patrimoine commun en Europe.
Elle suggère, étant donné qu'il s'agit d'une révolution industrielle qui imprègne tous les secteurs, de résoudre dès à présent toutes les problématiques par un contrôle constant.
Le 19 décembre 2023
Pier Paolo Peracchino