Résolution de l’Alliance maçonnique européenne (AME) sur la protection de la liberté de conviction en Europe et dans le monde
Considérant que le fait de changer de religion ou de confession, qualifié d’apostasie, est condamné dans de nombreux pays à travers le monde ;
Que les libertés de croire, de ne pas croire, d’être athée ou libre-penseur, font l’objet de sévères répressions, de violences et de stigmatisations dans de nombreux Etats de la planète ;
Que la liberté d’expression est limitée en trop de pays des six continents, par des lois sur « le blasphème » et que ces mêmes lois protégeant la liberté sont parfois dévoyées à des fins de criminalisation des croyants d’autre religions que celles do-minantes, des apostats, des non-croyants, athées et libre-penseurs ;
Que même certains Etats membres de l’Union européenne continuent de pénaliser le prétendu délit de blasphème ;
Considérant que l’Union européenne s’est dotée d’un corpus de valeurs fondamen-tales afin de protéger la liberté de conviction de chacun de ses citoyens dans les dispositions de l’article 10 de la Charte des droits fondamentaux ;
« Toute personne a droit à̀ la liberté́ de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté́ de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté́ de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites »
Que la convention européenne des droits de l’homme, prise en son article 9, énonce des principes similaires ;
Considérant qu’au titre de l’article 17 du traité sur le fonctionnement de l’Union eu-ropéenne, l’Union européenne dispose d’un « envoyé spécial » afin de promouvoir dans le monde la liberté de conviction ;
Considérant que l’influence de l’UE dans le monde relève principalement d’accords de partenariat et/ou de commerce ;
Qu’en l’espèce, il s’agit de moyens puissants pour exiger que les Etats tiers et parte-naires de l’UE opèrent des évolutions positives en matière de liberté de conviction ;
- Considère que la Commission peut et doit intensifier les initiatives pour lutter contre la violence et les injustices subies par les croyants minoritaires, les apostats, libre-penseurs, non-croyants et athées, dans l’Union européenne et dans le monde entier ;
- Rappelle que l’envoyé spécial de l’Union européenne, dans le respect des prin-cipes de neutralité et d’impartialité, doit agir à égalité pour défendre les libertés de religion comme de conviction de tous ;
- Invite les institutions européennes à établir un état de lieux des violations des droits de l’homme dans le monde qui intègre les violations de la liberté de con-viction, en ce compris le droit au blasphème et les persécutions physiques, mo-rales et intellectuelles envers les apostats, non-croyants, athées et libre-penseurs ;
- Propose la création d’un forum inter institutionnel afin de promouvoir les échanges de bonnes pratiques en matière de respect de la liberté absolue de conscience dans le monde entier ;
- Demande que l‘ensemble des accords conclus par l’Union européenne avec des pays tiers contienne un volet contraignant sur le respect des Droits de l’homme et en particulier la liberté de conviction.